Film culte, petit bijou méconnu, "Beignet de tomates vertes" est la chronique tendre et chaleureuse d'une petite communauté qui vit, respire et meurt autour d'un café "Le Whistle Stop". En toile de fond, le film aborde avec intelligence quelques problèmes de fond de l'Amérique, sans grand discours ni rhétorique mais sous l'angle humain de l'émotion. Deux histoires sont enchâssées dans le récit global, la première est contemporaine et met en avant la regrettée Jessica Tandy dans le rôle de narratrice et une formidable Kathy Bates qui occupe la fonction de réceptrice relançant la conteuse pour que le spectateur découvre une histoire plus ancienne. Cette vieille histoire, oubliée de tous, c'est celle de l'amitié qui a uni deux femmes, Idjie et Ruth, deux personnages tellement vrais et tellement attachants qu'on se dit qu'ils ont existé et que ce devait être bon de les connaitre. Mary-Louise Parker incarne avec grâce une délicieuse Ruth, symbole de douceur et d'humanisme. Si l'histoire des canards qui emportent l'étang gelé au moment où Ruth pousse son dernier soupir ne vous tord pas le coeur, c'est qu'il est fait de pierre. J'en prendrai bien un autre, un beignet, cuit par Idjie et servi par Ruth Joseluis (sur Allo-Ciné)